De l’Evangile selon Luc (Lc 23, 27-31).
Le peuple, en grande foule, le suivait, ainsi que des femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur Jésus. Il se tourna et leur dit : « Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi. Pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants ! Voici venir des jours où l’on dira : “Heureuses les femmes stériles, celles qui n’ont pas enfanté, celles qui n’ont pas allaité !” Alors on dira aux montagnes : “Tombez sur nous”, et aux collines : “Cachez nous”. Car si l’on traite ainsi l’arbre vert, que deviendra l’arbre sec ? »
Je te vois et je t’écoute, Jésus, alors que tu parles aux femmes que tu rencontres sur ta route vers la mort. Durant toutes tes journées tu es passé en rencontrant beaucoup de personnes, tu es allé à la rencontre et tu as parlé avec tous. Maintenant tu parles avec les femmes de Jérusalem qui te voient et qui pleurent. Je suis moi aussi l’une de ces femmes. Mais toi, Jésus, dans ton avertissement, tu utilises des mots qui me touchent, ce sont des paroles concrètes et directes. A première vue elles peuvent sembler dures et sévères, parce qu’elles sont franches. Aujourd’hui nous sommes en effet habitués à un monde de paroles tortueuses. Une froide hypocrisie voile et filtre ce que nous voulons réellement dire ; on évite de plus en plus les mises en garde, on préfère laisser l’autre à son destin, ne prenant pas la peine de le solliciter pour son bien.
Alors que toi, Jésus, tu parles aux femmes comme un père, même en les réprimandant ; tes paroles sont des paroles de vérité, elles sont immédiates avec pour seul but la correction, non pas le jugement. C’est un langage différent du nôtre, tu parles toujours avec humilité et tu parviens droit au cœur.
Dans cette rencontre, la dernière avant la croix, une fois encore ton amour apparaît sans mesure envers les derniers et les exclus. En effet, les femmes à cette époque n’étaient pas considérées comme dignes d’être sollicitées, alors que toi, dans ta gentillesse, tu es vraiment révolutionnaire.
Je te prie, Seigneur, fais que moi,
avec les femmes et les hommes de ce monde,
nous puissions devenir toujours plus charitables
vis-à-vis de ceux qui sont dans le besoin, comme toi tu as fait.
Donne-nous la force d’aller à contre-courant
et d’entrer en contact authentique avec les autres,
en jetant des ponts et en évitant de nous enfermer dans l’égoïsme
qui nous conduit à la solitude du péché.
On peut prier le Notre Père.